Ascension du Cotopaxi, le plus haut volcan actif de l’Équateur !
De manière générale, en voyage, nous aimons nous surpasser physiquement et réaliser de nouveaux défis. Lorsque nous sommes arrivés en Équateur et que nous avons regardé ce qu’il y avait à faire, nous avons rapidement découvert, puis mis au sommet de notre liste, l’ascension du volcan Cotopaxi. Nous n’avions jamais fait d’alpinisme, mais ça semblait une belle porte d’entrée. Pas trop technique n’y trop dangereux, nous étions partant. Laissez-nous vous raconter notre ascension du refuge au sommet, puis vous donner quelques conseils afin que vous aussi puissiez réussir votre expédition!
L’acclimatation
Comme le point culminant du volcan Cotopaxi est situé à 5 897 mètres d’altitude, il est primordial d’acclimater notre corps à l’altitude avant même de tenter ce gros projet. Ne pas s’acclimater à priori, c’est un échec assuré. Le frère de Catherine, aussi adepte de sports et de défis physiques, est venu nous rejoindre ici en Équateur, spécialement dans le but de gravir le Cotopaxi. Ensemble, nous avons fait différents sommets, de plus en plus haut, afin d’habituer notre corps au manque d’oxygène.
Le début de l’aventure
Après quelques randonnées en altitude, le grand jour de l’expédition du Cotopaxi est enfin arrivé ! Nous étions à la fois nerveux, avions hâte et nous nous sentions prêts pour le défi ! Pour atteindre le sommet, nous allions être accompagnés de deux guides, Christian et Sergio. Ils sont venus nous chercher à l’hôtel Papagayo, où nous séjournions. De là, nous avons choisi notre équipement, avons pris un bon repas et sommes partis en direction du volcan. En route, on pouvait apercevoir le Cotopaxi caché dans les nuages. Il paraissait immense!
Le refuge
L’aventure débute dans le stationnement du volcan, à ~4600m d’altitude. De là, nous montons tout notre équipement (voir liste d’équipement plus bas) sur environ 200 mètres pour nous rendre au refuge. Déjà à cette altitude, nous avons le souffle court et nous sommes à la merci des éléments. Le vent souffle fort pendant que nous effectuons nos premiers pas sur le volcan.
Après 45 min, nous arrivons au refuge où nous allons passer la nuit. À notre grande surprise, celui-ci est très spacieux et peut héberger jusqu’à 60 personnes en même temps! Nous installons nos sacs de couchage dans nos lits superposés, puis c’est l’heure de souper. Nous mangeons comme des rois (car le délicieux souper au refuge est inclus dans l’excursion) puis nous avons un ‘’briefing’’ sur ce qui s’en vient : une ascension normale du refuge à 4800 mètres jusqu’au sommet à 5897 mètres prend 6 à 7 heures selon l’aptitude de la personne et des conditions météo. Comme nous savions que David et Frédéric (le frère de Catherine) sont plus rapides, le plan pour l’ascension était donc que Catherine débute avec son guide une heure plus tôt (soit à 23h00) et que les gars partent une heure après (à 00h00). L’objectif étant qu’on arrive tous en même temps au sommet.
Une fois la planification terminée, nous nous couchons, vers 19h, pour une très courte nuit. Honnêtement, ce n’est pas facile de dormir. De nos lits, nous entendons les bourrasques de vent frapper le refuge et nous nous demandons vraiment comment la montée qui s’en vient va se passer… Nous sommes nerveux, avons hâte, nous croisons les doigts pour avoir de bonnes conditions et nous finissons par nous endormir dans un sommeil léger pas tout à fait assez long…
L’ascension
Se réveiller au beau milieu de la nuit pour commencer un tel projet, c’est à la fois stimulant et stressant! Après tous les efforts d’acclimatation pour se rendre ici, ça y est, c’est réel et c’est enfin le moment !! Nous nous levons du lit, nous enfilons l’équipement, nous essayons de manger une petite bouchée et nous sortons du refuge pour enfin commencer le 1100 mètres de montée devant nous. À notre grand soulagement, il n’y a aucun nuage, la presque pleine lune éclaire à merveille la montagne et le vent est nettement moins pire que nous nous l’imaginions. Après seulement quelques minutes de marche, nous pouvons déjà apercevoir quelques sommets enneigés à l’horizon. Le sentier jusqu’au sommet fait un peu moins de 2.5km. La première heure et demie se fait relativement bien; nous sommes sur de la roche et nous zigzaguons tranquillement en suivant nos guides. Puis, nous atteignons le début du glacier. Nous enfilons les crampons sur nos bottes, nos guides nous relient à eux au moyen d’une corde, nous prenons notre piolet dans une main et nous effectuons nos premiers pas sur la glace. Le sentiment est différent, nous nous sentons immédiatement plus comme des alpinistes que des randonneurs. Les deux premières heures sur le glacier se déroulent bien. Nous avançons lentement, mais surement. Nous montons sans arrêt, mais l’inclinaison n’est pas trop importante. Nous avons le souffle court, puisque nous sommes rendus au-dessus de 5400 mètres d’altitude, mais ça va quand même bien. Nous n’avons pas de symptômes de l’altitude pour le moment. Une fois à environ 5600 mètres d’altitude, ça se corse. Nos guides nous avaient prévenus: c’est la partie finale la plus ardue. Soudainement, l’inclinaison devient beaucoup plus importante, nous avons plutôt l’impression de grimper au lieu de marcher. Chaque pas devient de plus en plus difficile et l’épuisement physique commence à se faire ressentir. Nous progressons plus lentement, respirons plus fort et nous nous fatiguons de plus en plus. Les derniers 200 mètres sont pénibles et semblent vraiment interminables. Il faut se répéter mentalement que nous allons y arriver, il suffit de mettre un pas devant l’autre!
Le sommet
Et puis, après tous ces efforts, nous arrivons finalement au sommet, au même moment où le soleil commence à se lever. Le panorama est à couper le souffle, nous avons une vue dégagée sur 360 degrés. Nous voyons parfaitement la ville de Quito, le volcan Chimborazo (le plus haut sommet de l’Équateur) et une panoplie d’autres sommets recouverts de neige. L’émotion est intense, nous ne pouvons nous empêcher de venir les yeux pleins d’eau tellement nous sommes heureux et fiers d’être au sommet.
David & Fred auront atteint le sommet en 4h50 et Catherine en un peu plus de 6h. Comme elle est partie une heure plus tôt, les gars ont attendu à peine 10 minutes avant de la voir arriver au sommet avec son guide. Derrière elle, on voyait clairement l’ombre que Cotopaxi faisait dans le ciel, c’était absolument magique.
Au final, nous aurons réussi notre pari de gravir Cotopaxi jusqu’au sommet et en plus, d’y être tous ensemble. C’est difficile de décrire à quel point nous étions heureux d’être là, à ce moment-là. Nous avons pris quelques photos, puis inévitablement, nous devions descendre tout ce que nous venions de monter.
La descente
La descente c’est, à nos yeux, la partie la plus éprouvante. Le 1300 mètres de dénivelé que nous avons monté (du stationnement au sommet), nous le ressentons dans notre corps et nous devons maintenant le faire en sens inverse!
Après environ deux heures et demie de descente, arriver au refuge était un énorme soulagement. C’est fait. C’est fini. Nous avons monté jusqu’au sommet et nous sommes revenus. Nos guides nous ont reconduits à l’hôtel Papagayo et nous n’avons rien fait d’autre de la journée à part nous étirer, faire une sieste de trois heures, souper et nous coucher.
L’accomplissement
Cotopaxi pour nous, ça aura été l’exemple parfait de quand on veut, on peut. Oui c’est beaucoup d’efforts, oui c’est difficile, oui il fait froid, mais surtout, oui c’est possible! Nous ne sommes pas des athlètes extraordinaires, nous sommes des gens bien normaux qui aiment se dépasser. C’est un défi physique qui reste accessible à tout ceux qui désirent tenter le sommet.
Comment bien se préparer à l’altitude ?
S’exposer à une altitude aussi élevée que le sommet de Cotopaxi, à 5897 mètres, c’est à prendre au sérieux. Afin d’être prêt pour un tel sommet, il faut habituer son corps à l’altitude, en s’exposant graduellement à une altitude de plus en plus élevée. Pour notre part, nous avions fait trois montagnes différentes avant Cotopaxi, de 4000 à 4800m. Pour plus de détails, nous avons écrit un article complet sur le sujet juste ici.
Avec cette préparation, nous étions bien acclimatés pour Cotopaxi. Nous n’avons pas eu de maux de tête, avons réussi à dormir au refuge à 4800m et, le plus important, nous nous sommes rendu au sommet. Évidemment, nous avons tout de même ressenti une fatigue, mais celle-ci était prévisible, du l’effort physique que nous avions à accomplir, et ce à plus de 5 000 mètres d’altitude.
Quoi apporter ?
Faire une telle ascension, c’est s’exposer à la météo incertaine et changeante des montagnes. Le vent, la pluie, la neige, la grêle, le froid, l’absence totale de visibilité… tout peut être au rendez-vous. Au sommet, dépendamment du vent, la température peut descendre jusqu’à –15 c. Il faut donc prévoir son équipement en conséquence. Voici une liste de ce que nous avions comme matériel, de la tête au pied.
- Tuque, cache-cou, lunette de soleil , lampe frontale, et casque d’alpinisme.
- Combine en laine de mérinos et t-shirt en laine de mérinos Le Bonnetier.
- Polard
- Coquille de plume
- Imperméable/coupe-vent
- Combine pour les jambes en laine de mérinos
- Pantalon de randonnée
- Pantalon imperméable
- Bas de randonnée en laine de mérinos Lowa
- Gant avec mitaine par dessus
- Harnais d’escalade, bottes d’alpinisme, crampons et piolet.
L’entreprise Gulliver Expedition s’est chargée de fournir le matériel que nous n’avions pas en notre possession (casques, crampons, piolets, harnais, bottes, deuxième paire de mitaines et pantalons imperméables).
Pour ce qui est de l’hydratation durant la montée, nous avions 2L chacun (1L de boisson d’électrolyte type Gatorade et 1L d’eau) et ce fut amplement. Petit conseil, si vous pouvez mettre votre eau dans un thermos, c’est l’idéal. Nos bouteilles ont complètement gelées avec la température froide et ce fut impossible de boire de l’eau tout le long de la randonnée!
Pour les collations, l’idéal c’est de petits ‘’snacks’’ énergisants. Nous aimons particulièrement les mélanges de noix & fruits séchés, les barres de chocolat et pourquoi pas quelques bonbons au sommet ! Encore là, nous n’avons pas mangé tout ce que nous avions apporté, mais il vaut mieux en avoir plus que pas assez.
Être accompagné d’un guide, c’est vraiment important ?
Le Cotopaxi est considéré facile en alpinisme, puisqu’il y a un chemin bien visible à suivre et qu’il n’y a aucune partie où il faut faire de l’escalade de glace.
Par contre, à moins d’être un alpiniste d’expérience, la présence d’un guide est essentielle. La température sur le volcan est imprévisible, il y a quelques crevasses à traverser et les risquent d’avalanches sont présent. Il faut connaitre les techniques de sauvetage en montagne, ainsi que savoir comment bien manier la corde, les crampons et le piolet.
De plus, les guides font un travail extraordinaire! Ils connaissent la montagne, te montrent à quelle allure progresser afin de conserver ton énergie, savent où faire de petites pauses sécuritaires et à l’abri du vent pour boire et manger, etc.. Bref, nous ne pouvons que recommander d’engager un guide pour accomplir l’ascension du volcan Cotopaxi.
Nos conseils pour réussir votre sommet :
- Acclimatez-vous amplement auparavant, au minimum jusqu’à 4800m d’altitude.
- Soyez bien équipé, n’oubliez pas qu’il va faire (très) froid.
- Gardez une pensée positive, peu importe la difficulté de la montée.
- Mettez vos bouteilles d’eau dans votre sac, et non dans les petites pochettes sur le côté, sinon elles vont geler. Oubliez le « Camelback », il gèlera également.
- Les collations énergisantes sont très importantes pour vous donner un petit « boost » en montant.
Nous tenons à remercier Gulliver Expeditions qui nous a gracieusement offert l’excursion en échange de cet article. Nous désirons également mentionner que tout ce que nous avons mentionné est notre honnête opinion. Nous avons eu une expérience incroyable du début à la fin.
Si jamais l’aventure vous intéresse, en réservant avec Gulliver, mentionnez ‘’Destination Aventure’’ pour obtenir 5% de rabais sur votre expédition.
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Bravo bravo à vous deux ! Quelle expérience !
Le cotopaxi fait déjà parti de ma liste des sommets à gravir, votre récit m’a littéralement fait envie. J’avais le smile en vous imaginant arriver en haut (je sais combien ça fait tellement du bien quand on termine une ascension).
Encore bravo, je garde votre recommandations sous le coude pour un prochain voyage (on l’espère).
Bises,
Amélie @hellolaroux
Salut Amélie!
Merci beaucoup pour ton gentil commentaire! Au plaisir de peut-être se rencontrer un jour.?
J’ai moi-même, à 53 ans fait l’escalade avec ma fille de 25 ans jusqu’au camps de base Rojas. Ce qui est le plus difficile pour moi c’est la lenteur du processus mais on ne peut rien y faire, l’altitude nous scie les poumons. Faut dire qu’il n’y avait pas de gens de mon âge là, Toute les grimpes sont des moments de fièreté immense pour moi – Un autre beau succès à mon parcours !!
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