Le nord du Maroc: Découverte, aventure et dépaysement!
Après quelques semaines d’attente, nous atterrissions enfin au Maroc, à Casablanca plus précisément. C’était la première fois que nous mettions les pieds en Afrique et avions plus que hâte de découvrir ce pays réputé pour sa culture unique. Un pays presque entièrement islamique ayant comme première langue l’arabe, le dépaysement était garanti! Nous avons commencé notre aventure par le Nord et à travers cet article, nous souhaitons vous faire découvrir une partie du Maroc plus méconnue du tourisme, mais qui en vaut largement le détour!
Casablanca:
Capitale économique du pays, Casablanca est l’une des villes les plus peuplées de l’Afrique. Il n’y a pas beaucoup de choix d’hébergement et les auberges de jeunesse sont dispendieuses, nous avons donc opté pour un AirBnB bien ordinaire à 40$ la nuit. Le lendemain matin, nous sommes partis explorer la ville à la marche et sommes aboutis à la mosquée Hassan II. C’est la sixième plus grande mosquée au monde et elle peut accueillir plus de 80 000 personnes. Tous les musulmans peuvent y entrer et le grand public peut y avoir accès lorsqu’accompagné d’un guide. Pour notre part, nous avons seulement visité l’extérieur, qui est déjà assez impressionnant.
Nous pensions passer une journée complète dans la ville et prendre un train de nuit par la suite, mais nous avons rapidement compris que quelques heures dans Casablanca étaient bien suffisantes. L’après-midi même, nous étions prêts à partir en train pour notre prochaine destination se trouvant tout au nord du pays, Tanger. À savoir, au Maroc, c’est la ONCF qui s’occupe de tout le réseau ferroviaire. Les lignes rejoignent les grands centres plusieurs fois par jour et les horaires sont facilement consultables sur leur site web. La route de cinq heures vers Tanger est relativement abordable à 18$ par personne. Il est aussi possible de faire le voyage en autobus voyageur pour moins cher, mais pour de longs trajets, nous préférons les grandes cabines d’un wagon au petit siège serré d’un autobus.
Tanger:
Nous sommes arrivés à Tanger de nuit et avons pris un taxi de la gare à notre auberge de jeunesse, l’auberge Melting Pot. Il est situé directement dans la médina de la ville. Une médina, c’est le quartier ancien d’une ville, fréquemment encerclé par un énorme rempart qui la protégeait autrefois des envahisseurs. À l’intérieur de ses murs, c’est la plupart du temps un énorme labyrinthe de ruelles, de cul-de-sac, de bâtisses, de kiosques d’artisans locaux et beaucoup plus. Il est pratiquement impossible de ne pas s’y perdre, même avec un GPS (qui d’ailleurs capte mal à travers les murs de bétons). Par chance, ici, on parle l’arabe, mais aussi le français, un peu l’anglais et parfois même l’espagnol!
Outre l’intéressante médina, on nous avait conseillé d’aller visiter la grotte d’Hercule. Situé à 30 minutes de la médina, le trajet se fait bien en taxi moyennant 20$ l’aller-retour. Nous avons trouvé la grotte intéressante, mais sans plus. Elle a été aménagée pour les touristes avec son sol pavé et ses lumières encastrées, l’impression d’être dans une grotte est donc peu présente. Elle offre tout de même un beau point de vue sur l’Atlantique à travers ses parois rocheuses.
De retour dans la ville, nous avons profité du reste de la journée pour explorer les alentours et avons eu notre première expérience de marché marocain! Les rues sont remplies de kiosques de fruits et légumes, de vendeurs de poulets vivants, de montagnes d’épices de toute sorte, d’artisans et beaucoup plus! Chaque espace est occupé et apporte son lot d’intérêt. Nous avons eu du plaisir à nous faufiler à travers la foule typiquement marocaine, loin des masses de touristes!
Tout juste sorti de la médina, un endroit que nous avons bien aimé se nomme la place du 9 avril 1947 (aussi appelé le Grand Socco). Elle fut nommée ainsi en l’honneur du discours du roi Mohammed V sur l’indépendance du Maroc. On y retrouve un grand espace vert, des restaurants et il est très plaisant de souper sur le bord de la rue au coucher du soleil. L’endroit est très achalandé; les autobus remplis d’hommes ou de femmes qui reviennent de leur journée de travail arrivent sans cesse, les habitants sortent pour venir souper ou relaxer dans la place centrale, les enfants viennent y jouer et les taxis klaxonnent à travers les masses de gens! Pour ceux qui préfèrent les endroits plus calmes, dans la médina se trouve le Petit Socco, une petite place commune où il est possible de prendre un café ou encore un thé traditionnel marocain.
Nous avons bien apprécié Tanger et y sommes restés deux nuits. Ce fut une belle première expérience de médina marocaine et avons apprécié la belle vue sur l’Atlantique du haut des terrasses. Si vous passez par là, elle mérite un arrêt.
Chefchaouen:
C’est en autobus local que nous avons fait la route de trois heures entre Tanger et Chefchaouen pour 7$ par personne. La ville est juchée dans les montagnes du Rif, à 800 mètres d’altitude et dès que l’on y dépose le pied, on constate que l’ambiance est totalement différente de Tanger. Les gens sont beaucoup plus détendus et l’atmosphère est très chaleureuse. On se sent loin de l’effervescence des grandes villes, ce qu’on apprécie énormément!
La médina de Chefchaouen est unique par sa couleur bleue; des murs des bâtisses au sol des ruelles, tout est peint en bleu. Ce serait des réfugiés juifs qui auraient peinturé pour la première fois les murs en 1930 dans le but de symboliser le ciel et le paradis. Maintenant, les habitants continuent la tradition et certains croient que cela éloigne les moustiques de la ville. Les murs sont peints en utilisant de la chaux et plusieurs souks (petits kiosques) en vendent dans la médina.
On aime vraiment se promener dans le quartier! On emprunte des ruelles à gauche et à droite sans trop savoir où l’on s’en va, c’est ce qui fait la beauté de cet endroit.
La Plaza Uta el-Hammam est la place centrale dans la médina et c’est l’endroit idéal pour manger et relaxer. Quelques restaurants offrent des terrasses sur leur toit avec une superbe vue panoramique et un plat principal coute en moyenne 4 à 8$.
En face de la place se trouve le Kasbah, un château datant de 1471 qui mérite une visite. Il fut érigé à l’époque pour protéger la ville des multiples attaques de chrétiens qui voulaient s’emparer du Maroc.
Derrière Chefechaouen se trouvent les montagnes du Rif qui comportent beaucoup de sentiers bien populaires auprès des randonneurs. Le chemin que nous avons emprunté nous offre dans ses débuts de beaux points de vue sur la ville et sa médina, puis se rend à des refuges beaucoup plus loin dans la chaine de montagnes. Nous l’avons suivi pendant trois heures et nous sommes arrêtés au sommet de la première montagne. C’était absolument magnifique et vraiment différent de ce qu’on est habitué de faire comme randonnée au Québec! Le climat, la végétation, la vie sur les montagnes… on a vraiment aimé!
À nos yeux, Chefchaouen vaut définitivement une visite lors d’un voyage au Maroc! C’est la ville que nous avons préférée jusqu’à présent.
Fes:
Après Chefchaouen, notre prochaine destination fut Fes. Le trajet se fait encore une fois en autobus. À savoir, au Maroc il y a deux classes d’autobus: la CTM avec ses bus climatisés et confortables, puis les autobus locaux qui ressemblent à de vieux bus surutilisés! Faute d’avoir acheté nos billets à l’avance, nous avons été contraints de faire le voyage de quatre heures en bus local.
Fes est reconnu pour être le centre culturel et spirituel du pays. Sa médina date du 9e siècle et fait partie du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Entrée dans celle-ci, c’est plonger tête première dans un monde débordant d’action où le calme et la relaxation n’ont sans aucun doute pas leurs places! Dans cet immense labyrinthe, les ruelles se rejoignent, mais ne se ressemblent pas! Du vendeur d’épices aux artisans du métal, en passant par les tisseurs de tapis jusqu’aux tanneurs de cuir, on comprend pourquoi la médina de Fes est unique au monde.
Une des choses qui nous a le plus surpris de cette ville est indéniablement ses tanneries qui sont reconnues mondialement. Difficile à trouver par soi-même au travers des ruelles, il est préférable de se laisser guider par un habitant (pas besoin de les chercher, ils viendront vers vous avec acharnement). Du haut d’une terrasse, un ancien tanneur nous a raconté l’histoire des tanneries de Fes et leur fonctionnement. C’est assez impressionnant de voir comment ces gens travaillent encore avec des techniques vieilles de centaines d’années.
Tradition répétée de pères en fils depuis plusieurs siècles, le processus est, encore aujourd’hui, entièrement fait à la main. Les peaux d’animaux arrivent à dos d’ânes, puis sont trempées dans une série de bassins. En premier dans la chaux vive pour enlever le poil et la graisse, ensuite dans l’excrément de pigeons pour les rendre plus malléables. Elles sont par la suite rincées pour les nettoyer et finalement trempées dans la teinture à base d’ingrédients naturels selon la couleur désirée (indigo pour le bleu, coquelicot pour le rouge, menthe pour le vert, henné pour l’orange…). Pour finir, elles sont séchées à l’ombre pendant plusieurs semaines. Le processus complet prend d’un à trois mois. Les peaux sont ensuite transformées en produits variés par des artisans locaux ou exportées. Le cuir des tanneries naturelles de Fes est plus léger, plus résistant, imperméable et a une excellente réputation à l’échelle de la planète.
Fes est un incontournable à voir au Maroc. Même si une visite ici est loin d’être relaxante, sa vie, son histoire et sa médina nous en ont appris beaucoup. Nous avons terminé notre séjour dans la ville par un coucher de soleil avec vue sur la médina.
Meknes:
À une heure d’autobus de Fes, Meknes est l’une des quatre villes impériales du Maroc, au côté de Rabbat, Marrakech et Fes. Nous avions quelques heures de libres avant notre départ vers le sud et avons décidé d’aller y passer la soirée. Meknes est toute petite comparativement à Fes et beaucoup plus tranquille. Il n’y a pas grand-chose à y faire, outre visiter sa place centrale, la Place Hedim. On y retrouve quelques amuseurs publics, des restaurants et des artisans locaux. L’endroit était auparavant utilisé pour les annonces royales et les exécutions publiques.
En face de la place centrale se trouve la cité impériale de Moulay Ismaïl, un ancien sultan. Elle est gardée par les forces armées, il n’est pas possible d’y accéder.
Commencer notre aventure par le nord du Maroc s’avéra une excellente idée. Ça nous a permis de nous introduire tranquillement à la culture, puis de nous y immerger complètement. De la tranquillité de Chefchaouen au chaos de Fes, il y en a pour tous les gouts. Nous avons particulièrement aimé nous perdre dans les médinas, marcher dans les montagnes du Rif et découvrir une culture bien différente de la nôtre. Nous continuons notre voyage vers le sud en nous éloignant des villes pour aller explorer des milieux plus sauvages!
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Et comme vous, nous supportons mal (et de moins en moins) le bruit des grandes villes. J’ai été particulièrement touchée par les couleurs et la randonnée de Chefchaouen. Ça donne très envie d’y aller.
Merci Marieke! Nous avons adoré Chefchaouen, c’est joli partout!
David et Catherine,
Merci BEAUCOUP pour toutes ses belles photos et la description de votre aventure.Vous m’avez tellement appris.Ç’a donne le gout d’y être Bonne continuité.
Je vous aime.xxx
A lire et regarder tes photos nous ressentons le poids de l’histoire de ces gens qui sont fiers de leurs cheptels individuels. Au cours de ma vie j’ai eu l’occasion de travailler avec certains de ces gens, je dirais que la majorité désire revenir dans leur pays en fin de vie et vivre surtout à Marrakech – ils m’ont parler de leur couscous et des milles façons d’apprêter le poulet. A te lire et regarder tes images je les comprends mieux… que de beaux et bons souvenirs pour moi de leurs conversations et l’appréciation de qui ils étaient.
Les marocains sont effectivement très fier de leur culture. Ils mettent de l’amour dans tout ce qu’ils font. Que ce soit les cuirs, les tapis, la nourriture, leur thé et beaucoup plus, on voit très bien la passion avec laquelle ils travaillent. C’est une culture très enrichissante pour nous à découvrir et nous ne sommes pas surpris d’apprendre que plusieurs aimeraient retourner un jour dans leur pays d’origine. Merci pour ce beau témoignage.
Nous sommes contents de vous suivre .
Lise et Jean-Paul.
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