Le circuit des Annapurna au Népal: 265km de randonnée en 17 jours

Le circuit des Annapurna au Népal est considéré comme étant la plus belle randonnée de plus de dix jours au monde. Chaque année, plus de 100 000 randonneurs s’y rendent afin d’y réaliser cette aventure qui marqueront leur vie. C’est le cas d’Émilie et Pierre-Antoine, un couple de voyageurs qui viennent tout juste d’accomplir cette grande expédition. Nous leurs avons posé quelques questions afin d’en apprendre plus sur ce périple d’envergure. Au menu, on discute budget, moments forts, conseils et beaucoup plus!

Expliquez-nous votre aventure dans les Annapurna en détail.

 

Émilie et moi sommes des passionnées de randonnée, c’est donc pour cette raison qu’on a décidé de se rendre au Népal afin de réaliser le circuit des Annapurna. Le trajet qu’on a réalisé en 17 jours cumule plus de 260 km, incluant une montée jusqu’à 5416 mètres d’altitude! Parallèlement, on voulait donner un sens à notre aventure et on a décidé de faire une levée de fond au profit de l’accueil Bonneau de Montréal. Notre objectif initial était d’amasser 300$. Au final, on a atteint 460$, on était très content d’avoir beaucoup d’appui!

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à réaliser un tel projet?

 

Comme on arrivait de l’Inde, un pays très culturel et moins sportif, on avait envie de bouger et de voir de la nature. L’idée derrière la levée de fond est que lorsqu’on voyage à long terme, on est généralement centré sur nous et sur ce qu’on a envie de faire. Il est donc agréable d’avoir une partie du périple où ce n’est plus seulement à propos de nous-mêmes, mais aussi de penser et venir en aide aux autres. En voyageant en sac à dos, on a pas vraiment de chez soi, un peu comme les sans-abris. On comprend plus ce qu’est le confort et quand on revient, on est encore plus conscient de notre chance!

 

Quels moments vous ont le plus marqué durant le circuit?

 

Définitivement la journée où on a monté Thorong La, le passage à 5416m d’altitude. C’était le jour dix, on avait donc donné neuf jours à notre corps pour s’acclimater au manque d’oxygène. Cette journée-là, on s’est levée à 4h20 du matin. Dans le camp, on était avec d’autres randonneurs qui allaient eux aussi monter la montagne, l’énergie était donc très bonne. On a marché pendant un bon huit heures, nos bouteilles d’eau ont glacées à cause du froid et nos lampes frontales ont manqué de batteries! Après avoir atteint le sommet, on était tellement content parce qu’on savait que plus rien ne pouvait nous empêcher de progresser maintenant, pas même la descente de près de quatre heures dans la neige qui défait les genoux! Le lendemain, le sommet que nous venions de traverser n’était plus accessible, car il y avait une tempête. On a vraiment été chanceux.

 

Côté moments forts, il y a aussi la première fois qu’on a aperçu la neige! Au début du circuit des Annapurna, le paysage est très sec, mais à force de marcher, on commençait à voir  les sommets enneigés au loin. Après le troisième jour, on ne fesait  plus juste les voir au loin, on les avaient atteints et on y marchait!

 

 

Sinon au quotidien, lorsqu’on arrivait à notre destination le soir après notre journée de marche, on buvait un bon thé pour se réchauffer. Quand on y pense, un thé ce n’est pas grand-chose, mais pour nous, c’était vraiment une bonne récompense.

 

Avez-vous eu des moments plus difficiles?

 

Oui, tous les soirs et tous les matins, car c’est difficile de sortir de son sac de couchage tellement il fait froid! Là-bas, ils ne réchauffent pas les maisons, à l’exception d’un petit feu dans la salle principale pour faire cuire les repas. Quand vient le temps d’aller dans ta chambre et de te coucher dans ton sac de couchage froid, ce n’est pas facile!

Aussi, Émilie a fait une indigestion au jour cinq, ça a donc été plus difficile de marcher les journées suivantes. On s’est rendu à Manang, un village où il est conseillé de faire un arrêt d’une journée pour s’acclimater à l’altitude. Ça l’a aidé à faire passer l’indigestion!

 

Avez-vous un moment plus cocasse à nous raconter?

 

Une journée, on marchait et l’on regardait le paysage lorsque Émilie est entrée en collision avec une plante étrange. Sur ses jambes, elle avait plusieurs épines ainsi qu’une espèce de toxine de qui chauffait énormément. Au même moment, il y a trois jeunes népalais qui sont passés près de nous. Comme ils ne parlaient pas l’anglais, on leur a fait comprendre en signe ce qui était arrivé. Ils sont allés chercher une petite plante sur le bord du sentier, ils en ont fait une petite boule avec leurs mains et ils ont demandé à Émilie de la frotter sur ses jambes! Le remède maison a fonctionné, la douleur a disparu!

Comment avez-vous trouvé le contact avec les Népalais?

 

Le contact était assez limité avec eux sur le circuit, car ils ne parlent généralement pas l’anglais. Pour avoir de meilleures discussions avec les gens locaux, il est vraiment recommandé d’avoir un guide. Pour notre part, on a fait le choix de ne pas en avoir. Le soir,  on ne pouvait donc pas aller en profondeur dans nos conversations avec nos hôtes dans les maisons de thés où nous étions hébergés. Malgré tout, il y a toujours des moments où l’on arrive à communiquer sans utiliser la parole!

 

Parlons budget! Réaliser une excursion dans les Annapurna comme la vôtre, combien ça peut couter?

 

Pour vous donner une idée des couts, le permis est d’environ 50$ et le visa népalais un autre 50$. Comme on voyage à long terme, on est des cas « extrêmes », on s’accorde un très petit budget! Notre budget quotidien durant le circuit était de 15$ par jour. On soupait et déjeunait un même endroit pour quelques dollars seulement. Comme on était en basse saison, en achetant les deux repas au même endroit, on négociait pour avoir l’hébergement gratuit. Le désavantage à être dans la basse saison c’est qu’il fait froid et que la végétation est moins présente. Les deux mois les plus populaires pour réaliser le circuit sont octobre et mars. Le budget quotidien qu’il faut alors prévoir est de 20$ par jour au minimum.

 

Comment s’est passé le retour à la civilisation après 17 jours à marcher dans les Annapurna ?

 

La transition est difficile, car c’est un vieux bus sans suspension qui te ramène vers la ville. On a pris deux jours plus relax pour se remettre de la randonnée. C’était étrange de se réveiller le matin et de ne pas se mettre à marcher! Côté nourriture, c’était la déchéance totale! À Pokhara, la grosse ville la plus près de la fin du circuit, il y a des boulangeries qui ne coutent presque rien. On mangeait cinq pâtisseries par jour, ça n’avait aucun bon sens!

 

Si vous aviez à le refaire, que feriez-vous différemment?

 

Hum, c’est une bonne question! Je crois qu’on réaliserait le circuit durant la transition entre la basse et la haute saison. Les températures seraient un peu moins froides et les paysages seraient plus verts. Durant la randonnée, c’était assez sec, même les rizières étaient asséchées!

 

 

Aussi, avoir eu un plus de connaissance en biologie nous aurait probablement permis d’apprécier le circuit encore plus. Au total, la randonnéee traverse cinq écosystèmes, la faune et la flore sont incroyables, mais on n’avait pas assez de connaissances pour bien admirer le tout à sa juste valeur!

 

Quels conseils donneriez-vous aux gens qui aimeraient réaliser le circuit des Annapurna?

 

Ne pas partir avec trop d’équipement ou de linge dans son sac à dos! Chaque morceau de vêtement fait une différence, c’est vos épaules qui vont les porter sur plus de 260 kilomètres! On était en basse saison et étonnamment, dans la journée, on marchait souvent en t-shirt parce qu’on avait chaud. Préférez un système multicouche et n’apportez pas de gros manteaux d’hiver!

 

 

Aussi, on conseille de ne pas vous lancer dans l’aventure dans la haute saison, même si c’est le temps idéal pour la température. Le soir venu, si vous n’avez pas réservé votre hébergement, ça se peut que vous ne trouviez pas d’endroits libres où dormir. Vous devrez alors revenir sur vos pas pour trouver une place. En basse saison, on pouvait tout simplement se pointer n’importe où sans réservation et il y avait toujours de la place. De plus, les sentiers étaient vides et l’on a apprécié les tarifs hors-saison moins chers!

On recommande également d’apprendre quelques mots de bases en népalais pour faciliter le contact avec les gens locaux.

Dernier truc, pour l’eau, l’idéal est d’avoir un système pour pouvoir la purifier au lieu de toujours avoir à acheter des bouteilles d’eau. Apporter un bruleur et une gamelle permet aussi d’économiser de l’argent et c’est bien agréable de pouvoir faire sa propre nourriture.

 

Avez-vous une prochaine aventure en tête?

 

On se dirige tranquillement vers Kuala Lumpur pour prendre un vol vers l’Indonésie où nous y ferons de la plongée sous-marine! Ensuite, on attrape un vol pour l’Allemagne, puis on va faire un arrêt d’un mois et demi au Mexique avant de finalement retourner au Québec après plusieurs mois de voyage!

 

On tien à remercier Émilie et Pierre-Antoine de nous avoir accordé cette entrevue ainsi que de nous avoir partagé leurs magnifiques photos. N’hésitez-pas à laisser un commentaire ci-dessous pour toute question, ils y répondront avec plaisir!

Vous avez réalisé une aventure qui mérite d’être partagée? Contactez-nous, on adorerait en parler!